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Photo © Paroisse St-Bertrand

À l'écart de la ville, la basilique apparaît aujourd'hui dans un décor toscan de cyprés et de vignes... Son site fut, dès la plus haute antiquité, une zone d'inhumation et le maintient du cimetière autour de l'édifice actuel nous fournit la principale clef de compréhension de sa vocation : église funéraire elle perpétue une tradition - païenne puis chrétienne - remontant à l'époque romaine.

La facade

Le portail donnant accès à l'église est placé au nord, au centre de la façade. Celle-ci est extrêmement dépouillée. Elle n'offre d'autre décor que des fragments antiques remployés, par exemple à droite du portail, une sculpture présentant un personnage avec un agneau, ainsi qu'un fragment comportant les bustes de sept personnages drapés tournés vers celui du milieu. Sur la droite, au-delà du contrefort, a subsisté un enfeu gothique tandis qu'une pierre tumulaire, à gauche du portail, nous déclare sentencieusement:

"L'an du Christ 1312, le 8 des calendes d'août, mourut messire Jean Fabre, prêtre et familier de cette église. Que son âme repose en paix. Amen. Ô toi qui considères cette tombe, que ne méprises-tu les choses périssables, car c'est à pareille demeure que tout homme doit aboutir.

 

 

 

 
Le portail

Le portail se compose d'un lourd massif en grand appareil. Il abrite un tympan enveloppé d'un damier à triple rang et porté par un linteau plat. Au-dessus, l'archivolte présente deux voussures composées d' un tore dégagé dans une profonde gorge et couvertes par un rang de grosses billettes cubiques.

L'archivolte retombe sur des piédroits ornés de statues-colonnes polychromes dressées sur des animaux accroupis: trois jeunes gens imberbes tenant un livre et une femme couronnée portant une croix. Avant d'aller plus loin, lisons l'acte de consécration de l'autel de cette église pour mieux comprendre le portail. Voici sa traduction:

Le portail
Photo © Paroisse St-Bertrand

Écoute Israël : le Seigneur ton Dieu est un. Tu ne prendras pas en vain le nom de ton Dieu. Observe le jour du shabat. Honore ton père et ta mère. Tu ne tueras pas. Tu ne commettras point d'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne feras point de faux témoignage. Tu ne désireras pas le bien de ton prochain. Tu ne désireras point sa femme. Commencement du saint évangile selon Matthieu. Livre de la généalogie de Jésus-Christ fils d'Abraham. Commencement du saint évangile selon Marc. Voici que j'envoie mon ange. Commencement du saint évangile selon Luc. Il y eut aux jours du roi Hérode un prêtre du nom de Zacharie. Commencement du saint évangile selon Jean. Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu. L'an de l'incarnation 1200, Philippe étant roi des français, au mois d'octobre, ce maître autel a été consacré en l'honneur de saint Étienne premier martyr et des saints martyrs Just et Pasteur, par le seigneur R. évêque de Comminges.
Parchemin de consécration de l'autel
Photo © Paroisse St-Bertrand

 

 

 

 
En parfait état et très lisible, ce document est de première importance. Ce texte accompagnant les reliques avait été enfermé à l'intérieur d'un chapiteau évidé, placé dans la maçonnerie de l'autel. Il a été découvert en 1885 par un curé de Valcabrère et publié en 1886. Il nous donne la seule datation précise de cette église puisque c'est Raimond-Arnaud de Labarthe, évêque de Comminges (1188-1205), qui a consacré l'autel. À l'intérieur du chapiteau reliquaire, on découvrit aussi une urne cinéraire en verre irisé, des lambeaux d'étoffe qui semblaient imbibés de sang, une vertèbre et un autre os en parfaite conservation, et enfin une petite ampoule cachetée avec certains débris de nature indécise et un fragment de drap d'or . On sait que Just et Pasteur n'étaient que des enfants âgés de 7 et 13 ans. Habitant à Alcala de Henares, en Espagne, ils avaient osé braver le gouverneur Dacien qui interrogeait publiquement des personnes inculpées d'adhésion au Christ. Ils furent martyrisés le 6 août 304 dans le contexte de la cruelle persécution de Dioclétien.
Photo © Paroisse St-Bertrand
 
Des lambeaux d'étoffe
Photo © Paroisse St-Bertrand
 

 

 

 
Piédroit du portail
Photo © Paroisse St-Bertrand
Bien que le sculpteur de Valcabrère les ait représentés comme des jeunes gens, il faut reconnaître les deux martyrs espagnols dans les personnages des piédroits extérieurs du portail. L'un et l'autre sont habillés comme des prêtres. Les chapiteaux qui les surmontent racontent leur martyre. Celui de droite montre l'arrestation et le supplice de l'un d'entre eux. Celui de gauche les représente décapités recevant leur tête dans leurs mains.

L'église de Valcabrère possédant une relique de la Vraie Croix, on peut reconnaître sainte Hélène dans le personnage féminin de droite. Le troisième jeune homme est facile à identifier grâce au chapiteau de la lapidation et à l'acte de consécration de 1200: c'est le diacre saint Etienne.

Le chapiteau surmontant sainte Hélène représente une femme s'apprêtant à monter le cheval que lui présente un serviteur barbu armé d'un bâton portant un tonnelet. Derrière eux apparaît un ange dans les feuillages. Il semble encourager les deux voyageurs. S'agit-il de pèlerins ? L'un et l'autre portent une panetière en sautoir. Aucune explication satisfaisante n'a encore été donnée pour ce curieux chapiteau.

 

 

 

 
Pour en finir avec le portail, levons les yeux vers le tympan. C'est une évocation du chapitre 4 de l'Apocalypse. Son centre est occupé par la manifestation du Fils de l'Homme, assis et bénissant, le Livre fermé dans sa main gauche. Muni d'un nimbe crucifère, il est entouré d'une mandorle symbolisant sa gloire que portent de leur main libre les évangélistes saint Marc et saint Jean, reconnaissables au lion et à l'aigle qu'ils tiennent. Complétant la théophanie, les évangélistes saint Matthieu (à gauche) et saint Luc (à droite) avec leur symbole - l'homme et le bœuf - se logent maladroitement dans l'espace libre.
Tympan Saint-Just
Photo © Paroisse St-Bertrand
En haut, deux anges brandissent leur encensoir. On aura sans doute été frappé par le contraste entre la lourdeur des quatre personnages des piédroits et l'élégance svelte des sculptures des chapiteaux. Nous sommes ici très loin du style élancé des statues-colonnes du Portail Royal de Chartres et c'est -avec les statues adossées du pilier des Évangélistes - galerie ouest du cloître de Saint-Bertrand de Comminges- qu'il faut mettre en rapport les personnages des piédroits de Saint-Just de Valcabrère et dater l'ensemble de l'œuvre de l'extrême fin du XIIe siècle.
 

L'intérieur de la basilique >>


 
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