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Alors qu'il nous l'avait présenté pendant sa vie terrestre comme le nourricier de son peuple et comme redresseur de torts, le notaire nous montre saint Bertrand après sa mort comme libérateur et comme guérisseur, à travers les seize récits qui suivent les quatorze premiers miracles.

Les prises d'otages, les enlèvements et les détentions arbitraires que nous déplorons si souvent dans notre monde d'aujourd'hui semblaient à cette époque particulièrement fréquents. Non seulement on risquait la captivité lorsqu'on partait en guerre, comme Sanche Parra (30ème récit), mais encore on était à la merci de cruels seigneurs qui enlevaient et rançonnaient les paisibles voyageurs circulant sur leurs terres, y compris les enfants eux-mêmes (23ème récit).

Les livres de miracles de cette époque foisonnent, comme celui de saint Bertrand, de récits de prisonniers miraculeusement évadés de basses fosses ou des prisons sarrazines. Le moine Vital a retenu sept récits de libérations qui contiennent assez d'allusions aux poux, aux puces, à la vermine, à la faim, aux carcans, aux chaînes et aux souffrances des prisonniers pour nous donner une idée suffisante de l'horreur des geôles médiévales et de l'envie que l'on pouvait avoir de les quitter.

Il est intéressant de noter que ces récits mentionnent toujours les prières adressées à Dieu ou à Jésus-Christ et les demandes formulées au nom des mérites de saint Bertrand. Et chaque fois, la bonté de Dieu se manifeste dans l'intervention de l'évêque: c'est lui qui vient arracher les chaînes, ou bien briser les liens de ses propres mains.
Dans le trentième récit, saint Bertrand se manifeste à Sanche Parra, environné d'une lumière éclatante. Il entre en dialogue avec lui: Sanche, lève-toi! Qui êtes-vous, Seigneur ? répondit-il. Je suis l'évêque Bertrand auquel tu rendis les bœufs; je viens m'acquitter du paiement que je t'avais promis.
À ces mots, les chaînes de fer qui l'étreignaient se rompirent, il se leva, et se retirant tous deux, ils se trouvèrent, à l'aurore, miraculeusement transportés sur le roc d'Esquito, dans la vallée d'Aspe, près d'Olcia.
Photo © Paroisse St-Bertrand
Là saint Bertrand lui recommanda de venir chaque année visiter et honorer l'église dans laquelle son corps était enseveli; et lui ayant dit adieu il disparut. Sanche Parra s'étant fait reconnaître des gens de son pays, il raconta devant tous ses voisins réunis comment il avait été délivré de sa prison, et tout le peuple loua Dieu et saint Bertrand.

 
 
   

Ce miracle méritait une citation particulière. D'abord parce qu'il révèle, tout au long des Pyrénées, un courant d'échanges permanents entre les habitants des deux versants que ne séparait aucune frontière. Aux XIe et XIIe siècles, on parlait les mêmes langues au nord et au sud de la chaîne pyrénéenne et on se sentait lié par un combat commun contre I'islam d'Espagne.

D'autre part et surtout, ce trait est remarquable parce que ce miracle semble avoir pris aux yeux des Commingeois une valeur exceptionnelle il sera à l’origine du Jubilé, ou Grand Pardon de Saint Bertrand à partir du XVe siècle.

On doit remarquer aussi que le notaire a changé d'optique: alors que les pouvoirs thaumaturgiques ne tenaient pas grande place dans la relation des activités terrestres de saint Bertrand (deux guérisons seulement sont relatées pour le temps de sa vie), son rôle de guérisseur devient prépondérant après sa mort. En effet, neuf autres récits de guérisons l'attestent. Nous sommes en droit de chercher, par-delà les faits eux-mêmes, la signification profonde de ces neuf guérisons.

Le fil conducteur de Vital est maintenant visible: les trente et un récits qui forment son recueil tendent à brosser un portrait d'évêque dans l'esprit de la réforme grégorienne. Le choix du rédacteur nous montre vers quoi se tournaient quotidiennement les soucis de saint Bertrand: la sainteté de son clergé, le respect du droit des plus faibles, la défense des libertés individuelles, la récupération des biens d'Église, la sécurité des routes, la restitution des biens mal acquis, la fidélité conjugale, etc. Il est certain que l'évêque dut rencontrer bien des résistances à tous les niveaux et même qu'il fut obligé d'entrer en conflit avec certains de ses prêtres ou de ses diocésains. Nous n'en voulons pas d'autre preuve que la tournure donnée à huit récits du livre des miracles dans lesquels saint Bertrand nous est présenté comme un justicier, un redresseur de torts, un juge qui, certes, recherche la vérité, mais un juge qui a tout de même, pour notre sensibilité, la justice assez expéditive. Ce sont des récits de châtiments qui s'inscrivent dans la ligne des punitions divines, lieu commun de tous les livres de miracles de cette époque. Donc, si le notaire Vital nous montre saint Bertrand toujours plein de douceur et de prévenance, il ne craint pas de nous le présenter se fâchant tout rouge , lorsque le besoin s'en fait sentir.

 
   

Le résultat de cet épiscopat de quarante ans ? Une véritable renaissance sur tous les plans. Préoccupé de la reconstitution d'une Église et d'un peuple sur les fondations inébranlables du Christ et de son Évangile, reconnu par tous comme seigneur au sens féodal du terme, comme juge au plan spirituel et au plan temporel, et comme évêque d'un diocèse en plein essor, saint Bertrand a été un véritable chef au sens le plus plénier du terme. C'est pour cela que le peuple commingeois n'a pas hésité à le canoniser dans son cœur aussitôt après sa mort, sans attendre le XIIIe siècle, époque de la canonisation officielle de l'évêque.
Dès le lendemain de sa sépulture, les fidèles venaient prier sur sa tombe, demander et obtenir des miracles. Le pèlerinage était lancé !
Photo © Paroisse St-Bertrand

   

 
   
Actualité de son message

Le ministère de saint Bertrand en Comminges peut se ramener à trois axes principaux :

  • Ramener la paix en imposant aux seigneurs la Trêve de Dieu.
  • Défendre et aider les plus pauvres.
  • Réformer l'Église et la société.

Ces trois axes font de saint Bertrand un personnage très moderne, qui pourrait être notre contemporain et qui reste un modèle pour nous alors que la Paix est toujours fragile; que la pauvreté gagne sans cesse du terrain et que l'Église est elle aussi engagée dans un vaste mouvement de réforme depuis le dernier Concile qui s'est tenu à Rome entre 1962 et 1965.


 
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